Posté le 26 février 2016 - par aidara
Affaire de corruption sur les bulletins de vote : Et Mohamed El Hadi Macina coula tout seul !
En partant en prison, après trois jours d’interrogatoire à la Direction des crimes économiques et financiers et un bref passager devant le parquet de la République, l’ancien Secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed El Hadi Macina, n’était accompagné que de son Directeur administratif et financier, Mokhtar Ould Ahmed. Or ce dernier, selon des informations de presse, vient de retrouver le chemin de la liberté, le laissant tout seul.
Comme pour ne pas alourdir un dossier aussi gênant qui éclabousse l’appareil de l’Etat et lui trouver probablement une solution apaisée, les autorités n’ont semble-t-il voulu sacrifier sur l’autel de cette affaire de corruption pour confection de bulletins de vote en 2009, que l’ancien Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur, Mohamed El Hadi Macina. C’est tout juste s’il n’a pas été laissé solitaire dans sa courte Odyssée entre le troisième étage de la Direction générale de la sûreté nationale et les couloirs du Palais de justice de Nouakchott Ouest avant son atterrissage abrupte dans la cour de la prison civile de Nouakchott. Le Directeur administratif et financier du ministère l’avait accompagné dans ce voyage initiatique avant de le lâcher une fois arrivé à bon port. En effet, Mokhtar Ould Ahmed, le DAF du ministère de l’Intérieur arrêté en même temps que Macina dans cette affaire de bakchich, aurait retrouvé la liberté. Il était accusé d’avoir reçu 300 dollars de pourboire, lors de son séjour en Allemagne, alors que ses proches qui nient sa compromission soutiennent qu’il s’est contenté, en accompagnant d’autres responsables du département, de s’assurer de la qualité de l’impression des bulletins de vote, de la lisibilité des noms des candidats et de leur emblème.
Mohamed El Hadi Macina se retrouve ainsi seul dans une affaire où pourtant d’autres responsables mauritaniens exerçant au sein du ministère de l’Intérieur ainsi que d’autres au sein de l’ancienne commission électorale nationale indépendantes ont été cités dans les rendus du tribunal londonien qui avait jugé cette affaire.
Pourquoi les enquêteurs mauritaniens ont-ils fait l’omerta sur les autres et focalisé leur intérêt sur le seul Macina ? Est-ce le maillon faible de la chaîne, celui qui n’a ni tribu puissante derrière lui, ni ethnie bien achalandée sur le marché des bourses politiques locales ? Ou est-ce pour ne pas faire trop de vague, ce qu’une procession de hauts responsables mauritaniens menés menottes aux poignets en prison, aurait bien suscité ?
Beaucoup voit dans cette circonscription des faits à un seul individu, une manière de rendre le dossier inaperçu, même si déjà la carrure du seul suspect du moment, Macina, est à lui seul une grosse flaque sur le visage de l’Etat mauritanien. Un deal aurait-il été passé, genre un silence sur toutes les sales affaires que le puissant ex-secrétaire général du Ministère de l’Intérieur connaît, contre un règlement en queue de poisson du dossier. La suite de ce feuilleton ne manquera pas de le révéler.
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